L’art de bien vieillir

Louise Bourgeois

Est-il possible de bien vieillir ? Ce questionnement est au cœur de nos préoccupations. Le dramaturge Lars Noren nous donne une perspective intéressante à ce sujet : “j’ai attendu impatiemment de devenir vieux, parce que c’est un moyen d’échapper à ce que les gens attendent de nous”. En d’autres termes, ce moment de vie que représente le grand âge pourrait être l’occasion de lâcher prise, de prendre du temps pour vous, et peut-être de vous tourner vers une passion ? Ainsi je vous propose aujourd’hui de vous intéresser à l’art de bien vieillir, en considérant les bienfaits de la pratique artistique.

Dernièrement, de nombreuses recherches autour de la notion de “l’art-thérapie” ont émergé. Cette approche paramédicale semble très pertinente pour aider les personnes souffrant de difficultés d’expression, de communication ou de relation. Elle permet plus largement de stimuler l’imagination, la concentration, l’intuition et les émotions. Le praticien encourage ainsi son patient à lâcher-prise. “L’art-thérapie” est par conséquent largement considérée pour accompagner les séniors. Avez-vous déjà pensé à l’éventualité de suivre un cours de théâtre, de danse, d’apprendre un nouvel instrument de musique ? Peut-être le portrait que je vous ferai de Louise Bourgeois vous y encouragera-t-il.

L'art de bien vieillirNous le savons, le métier d’artiste ne connait pas vraiment la retraite. De beaux exemples en témoignent, notamment celui de Louise Bourgeois.  Cette artiste est surtout connue pour ses sculptures et installations monumentales, explorant des thèmes tels que l’univers domestique, la famille ou encore, le corps. Mais ce qui me semble le plus saisissant est que ses œuvres les plus notables sont celles qu’elle a produites entre ses quatre-vingt et cent ans ! L’œuvre de cette plasticienne franco-américaine est devenue célèbre tardivement, et son parcours témoigne ainsi du fait qu’il est possible de créer, de vivre de son art et ce, même à un grand âge.

Ainsi je conclurai cet article en remarquant qu’il serait grand temps de se défaire de la vision stéréotypée des “âges de la vie” d’Épinal, considérant la vie comme une ascension se succédant d’un brutal déclin. Préférons la vision de Cézanne, qui admettait dans ses derniers jours qu’il faisait toutefois “de lents progrès”, et qu’il souhaitait “mourir en peignant” plutôt que de sombrer dans cette vision dégradante de la vieillesse. Retenons-en surtout que nous pouvons progresser et peut-être même se découvrir à n’importe quel âge !

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